« La langue est en moi. Je ne suis pas dans la langue.
Le vent des mots fait son entrée, en vérité,
et se remet à bruire avec mon coeur. »
(Nikos Karoùzos)
Le sapin surgit derrière le toit des songes
Comme le drap dansant sur le fil d’étendage
Les rêves se dandinent entre les entraves
L’imagination coordonne ses répliques arc-en-ciel
Les heures de labour et celles de labeur
S’alignent sous la terre en mottes odorantes
Et pousse la sève d’ardeur et pousse le printemps
Les tiges de verdure, le temps de pleine dent
Les mots du renouveau et ceux des souvenirs
S’entrelacent et s’enroulent tels des vers de terre
Dérangés par les travaux de saison
Il pleut des pétales blancs par-delà le grillage.
Remontée du brûlis des temps antiques
Rafales ensoleillées des genêts malmenés
Musique des cimes et du désert
Pied des pins de mousse
Larges galets des rives délaissées
Ravines des contradictions
Et pierres de cohérence
L’antenne de la tourterelle
Les touches vertes du piano
Défilé d’absence devant tes yeux ouverts
Au gré des jours atones.
« Chacun connaît plus d’un chemin de mort
Et répartit en petits matins la santé des anges. »