Les danseuses espagnoles retissent l’étoffe du monde
L’âtre de leurs bras ondule en serpent
Autour d’une espèce inconnue
Un cheval à l’oeil en biais tel un hippocampe
Incubateur expulse le secret de sa poche ventrale
Permutation parturiente du rôle parental
Yeux de biche à l’affût
Yeux d’amande noire
Tutu rose, tunique bleue
Foulard de tulle dans les cheveux
Gestes vaporeux, mouvements des crinières
Les dégagés, les pieds pointés
Les mains d’offrande singulière
A la source le regard éclabousse
Mystères d’encens de mâtines mutines
Partage des cèdres en cerceau
Alliance des voiles entre les jambes blanches
Le petit chien jappe sur ses pattes arrière
Cordes et fils fusent, insondables
Le rythme apollinien se transfigure
Dionysiaque

« Dans cette arche je suis l’être dépareillé »
« Viennent des jours où j’oublie qui je suis. »
« Invisible la main qui défait. »
(Mihàlis Ganas)