La bibliothèque s’écarte et la terre tourne, révélant qu’il n’y a d’autre écriture que du corps* (J. Darras)
Du corps captif, entravé, aliéné
Du corps d’oubli, de libération, de conquête
Du corps livre, du corps palimpseste, du corps ailé d’âme en allée
Du corps délié, du corps dansant, du corps de nage,
Du corps de fuite et de dé-liaison
Du corps vertueux et sans vertu
Du corps vieillissant, du corps entreprenant, de l’entre-corps
Du corps flottant, du corps volant, du corps escaladant les mots sans la tribu, sans tribune et sans tribut. Le corps reliant de point en point la paroi des mots, mots encordés au corps de leur paroi, au corps des lettres sur la page où les phrases étirent leurs articulations, étoffent leur musculature selon le rythme de progression organique.
Du corps de nécessité soumis sans protocole à l’expérience nue de la vie. (JC. Bailly)
S’agripper à Agrigente
Tu n’as jamais vu de fusain en fusion, mais de traits de peinture fusionnés sur une toile maillée, si. Dans l’indistinction d’une carnation, dans la méditation d’une conversion, ou l’égarement d’un reflet nuageux qui obscurcit le cadre et la cloison du tableau. Le tableau où flamboie la parole muette et ignée des couleurs associées par le peintre, pour se rencontrer ici, à la convergence d’une vision traversant le geste ; on sent le pinceau qui a cherché dans l’épaisseur de la pâte l’étalement de la perspective intérieure. Le consentement au cône volcanique, à l’éruption hors de soi sur les pentes opaques en à-plats des triangles explosifs, des éclats, rendant l’oeil captif des inclinaisons vives et du centre du feu de création.