Assemblée de mouettes sur le relief de plateaux
Au fond du lac découvert, l’eau se retire
Tranchées de vase et plaques de terre
Encore gelées, bientôt séchées.
Des chiens jappent et courent, s’ébattent et s’élancent
Derrière un bâton de joie jeté.
Les montagnes sont à leur place
En support de ciel
Les pentes blanches remontent vers les sommets.
Les pierres attendent en talus
Que le courant les atteigne
La berge s’observe toujours un peu.
Un pêcheur dans l’eau jusqu’aux genoux
Lance sa canne d’espoir dans les remous.
Sur l’écorce de bois noir sautille encore une merlette.
Intra muros / in media res ?
La pensée désincarnée repasse par les mêmes huit
Rebondit en odeur de sainteté.
Sans l’oreille tendue, sans l’œil à l’affût
Sans le nez aux aguets,
Sans attention à l’évanescent, à l’impermanent
Au volatil, pas d’œuvre qui tienne.
Célébrons ce qui va mourir
Avec les bois aromatiques
Et les insectes qui les infectent.
Sur la console sans écluse
Calée contre la cloison
Eclot dans l’écrin d’une crique
Le cantique d’un oracle
Sous une arcade de crécelle
Comme une éclipse de rocaille
Dans un cortège de carrière.