La pendule édentée tourne sur la neige
Compte à rebours les flocons du temps
Ses aiguilles invisibles remontent
Les heures lentes ou folles
Les oiseaux attentifs au tic-tac de l’hiver
Guettent les boules de graines
Diffractent les couleurs à défaut des chaleurs
La tourterelle posée sur l’antenne saupoudrée
Attend le réchauffement
Rêve d’un arc-en-ciel par jour de gel
Passe au-dessus la flèche des goélands
Visée de l’azur puis l’immobilité
Echappée vers le silence
Cet instant de dérive blanche
La neige à l’oblique du jour
Que comble le tampon des flocons
Trouées de la langue sur les branches
L’averse de coton enrobe les mots
Le froid calfeutre les doutes
Bouche les becs des oiseaux
Le paysage pèse son opacité mate
Prendre sa pelle et déneiger la langue