Aspiration du ciel vers le fond de vallée
Le tapis des timidités roses
S’étend jusqu’à l’assombrissement parme
Disparaissent photons, lettres et fantômes
Dans le sac d’obscurité bleu
Se refermant sur les mots secrets.
Le poème de lit
Comme les peaux, le poème aime
Étirer au lit ses lettres de sommeil
Dans le demi-jour en poils de chat
Le poème se tient au chaud
Contre la fourrure lovée sous la couette
Caresse jusqu’au saut hors du lit
Mais le poème demeure étendu
N’a pas encore sonné l’heure
De rassemblement des mots
Autant s’accorder quelques instants
D’inspiration de clair-obscur
Poèmons-nous encore un peu
Au creux de l’oreiller des mots.
Cinémascope
Sur le mur et la porte de la chambre
Le lever du jour projette un décor
D’ombres chinoises
Le bouquet de branches nues du prunier
S’échappe des croisillons de palissade
Tu te lèves dans un film muet
A coloriser.