L’enfance s’arc-boute avant de croître
Joue dans le ruisseau des âges sans mémoire
Trouve un escargot magique
Où se pose le premier bivouac
Pour lancer les limbes à venir
Sur les rives de temps futurs
Les pourquoi n’auront plus lieu
Les réminiscences s’ancreront
A d’autres loups que celui
Qui allait camper.
L’enfance en arc d’ogive
Quitte ses repères d’antre
Se lève de branche en branche
Sur le pin d’adolescence
Scrute déjà les promesses d’onde claire
Les transparences verticales
Les ascendances à gravir
Les crêtes à viser
Les sommets à dépasser
Catapultes des minutes
Propulsées dans la chapelle
Où retentit la cloche ancestrale
Aux fenêtres en ruine
Ouvertes depuis trente ans
Suspension du passage des années
Sous les pieds
Les mûrs voûtés se souviennent
De bêtes et de mangeoires