Le sable des jours

L’étai du temps

Les voiles des années

Sous la surface des vagues

Dans l’échancrure marine

Les semaines du ciel

Les saisons des pierres

Le bleu-gris des volets

Persiennes ventilées

Etiage de l’âge

A l’horizon du toit terrasse

Les souvenirs s’émiettent

En dentelles d’écume sous tes pieds

Le corps est une ancre dérivante

La soie des ridules

Le regard du chat

Tant d’aubes en lait d’amande

Dans l’air des heures blanches

Au balcon des bruits intérieurs

S’assourdit le monde

L’instant atone passe

Comme une voiture entre deux nappes de silence

Césure de la conscience

Zébrure du lever

Coupe des gestes

Tu t’infiltres dans le flou

Des tâches sans grade

Carapace souple où s’atténuent les perceptions

Où se mêlent les anticipations

Au présent tournoyant

Toupie sans aiguille.