Le héros du pas grand chose

Le vent du nord
Ces quatre mots
tout simples
répétés à mi-voix
plusieurs fois
donnent au matin
des airs d’aventure

 

Il n’y a pourtant qu’une Terre

Entendu ce matin à la radio un chroniqueur économique proférer :
« Qui accepterait aujourd’hui un téléphone portable d’il y a dix ans ? »
Et juste après la doyenne des français raconter
le retour de son frère après la guerre
en 1918 et d’ajouter qu’elle espérait
que le bon Dieu vienne la chercher
avant son prochain anniversaire


Retour d’obsèques avec une lune presque pleine de larmes

On se sent un peu con à 60 ans de pleurer toutes les larmes de son corps en enterrant son chien au bout d’un chemin où nous allions ensemble quasiment chaque jour depuis des années. En revenant, pour occuper ses pensées, on se demande combien de fois cette ballade ? Combien d’heures passées avec ce chien ? Combien de bâtons lancés, de bâtons ramenés, de baballes attrapées au vol, de caresses au museau et de tapes sur la tête, de léchouilles et de fêtes pour trois fois rien, de crottes chez les voisins, de rires (oui ce chien savait rire), de pattes données pour un peu de nourriture quémandée ou signaler son amicale présence et combien de mordillements à la pression dosée au plus juste de la tendresse ?
On se dit que ce serait simple si nos vies de bêtes se résumaient à des chiffres. Mais c’est plus compliqué. Et c’est pour ça que les larmes reviennent en voyant un simple sac de croquettes à peine entamé et une gamelle vide.