On ne maîtrise pas le retour des contours
Et dire que vous…
peut-être mortes, périmées comme ces mots
étonnés, surpris par l’orage tandis que vous…
Parties fleurir les froides allées de l’au-delà,
noyées dans des draps déchaînés,
empoisonnées, je n’en sais rien,
un tourbillon juste au milieu de ce lac vert,
tombées de la tour du château de la mémoire,
égarées dans le livre qu’on n’a pas écrit,
disparues sur la route ou la table du ciel
un soir de juin, vieille bagnole, un soir trop loin,
une pratique sûre de l’effacement.
Route de campagne, nous nous étions croisés
à l’heure où les grillons commencent à chanter
au seuil d’une petite ferme loin de tout.
La patte du soleil est restée sur la table.
Je ne sais rien dire de ce temps qui s’arrête.
On en traçait le contour avec nos crayons.
Tracer des contours hésitants, ça nous connaît.
Contours cocasses,
traces de vous peut-être mortes,
traces vibrantes bien qu’envolées, dispersées
aux quatre vents, à la marée, faudra s’y faire,
au bouquet qui se cherche un vase pour la nuit.
Que peut-on écrire de bon
avec des amours mortes ?
On n’a pas maîtrisé grand-chose.
Mais passez donc me voir un jour je vous en prie,
passez me voir un jour dans l’éternel oubli.