Aujourd’hui j’ai posé quelques pierres sur des cairns
Il n’y a aucun intérêt de chercher
à dire combien de minutes à marcher
combien à contempler l’eau qui coule
des torrents et l’eau qui stagne des lacs
combien de minutes à m’oublier vivre
à ne pas savoir, ne rien comprendre
juste poser un œil dans la meurtrière
du déclin à l’ossature de fin d’été
et poser combien de cailloux délicatement
en équilibre sur les cairns de nulle part
me gardant bien de faire quelque vœu que ce soit
juste épeler lentement un prénom
pour chaque pierre ajoutée à la charpente
d’un trajet brouillon qu’on s’invente
à chaque pas repassé sur la crête fine
de l’extrême funambule.