Et en glanant encore un peu dans le numéro 15 de la revue, on trouve
Michel Bourçon qui parle de trains :
« Sur le pont de chemin de fer, un train de marchandise attend pour entrer en gare, le départ d’un autre qui le croise bientôt. L’un, immobile ne nous parle plus de ces visages que l’autre emporte vers un probable terminus. Nos regards prennent appui sur le pont désert de nouveau, pour durer. Cela, pour un temps car bientôt les yeux maçonnent dans le vide pour voir et dire :
nous ne sommes pas là. »

Jean-Louis Massot qui fait bref :
« La poésie est au fond du couloir à gauche.
*
Tu nais, on te donne un petit vélo ; on te met en selle ; on te demande de pédaler, alors avance !
*
Si vous n’aimez pas cet aphorisme, ne le lisez pas. »

Max Laire qui poursuit ses élans modestes :
« Quoique avachi et ayant perdu toutes ses illusions, parfois, le soir après le journal télévisé, il est animé d’un désir de révolution. Alors il quitte le confortable fauteuil où il est enfoui, sort, fait le tour du quartier, interpelle quelques voisins, puis rasséréné va se coucher. »

Jean-Claude Touzeil qui fait chauffer le bescherelle :
« Pour bien faire, il eût fallu
Que les faons le fussent
Et que les taons le tussent
Sans que les boucs le bussent
Ni que les vers le vissent.
Quoique les soles le sussent
Et que les merles le missent,
Il eût fallu pour bien faire
Que les lions le lussent
Et que les tiques le tinssent
Pour que les poux le pussent
Et que les pères le fissent
Afin que les gens le crussent. »