Je ne me souviens pas d’Alain Malherbe, poète prolétaire postier chômeur alcoolique, peu de livres publiés, un « Diwan du piéton » au Dé Bleu m’avait accompagné dans les rues de Marseille au début des années 90 quand naissait la revue Gros Textes et que je flirtais aussi avec la bouteille et quelques excès, je ne connaissais pas grand-chose à la poésie. Plus tard, devenu bouquiniste ambulant, j’avais ce titre un peu sali sur mes étals, jamais vendu je crois, ou bien vendu puis racheté dans un Emmaüs, je dois en avoir encore un exemplaire dans ma réserve, oui ça doit être ça, je ne pense pas mentir de beaucoup. En retournant de vieux papiers je tombe ce soir sur « La vie sur Mars » publié chez Verso en 1986. J’avais dû l’acheter à Claude Seyve il y a 30 ans.
Sinon je crois que je me sens proche de ceux qui en bavent pour écrire comme Malherbe et conçoivent l’écriture comme un jeu de Meccano :

« Ça j’admire les scribouillards
capables de torcher
4 ou 5 pages prestement
et agencées…
Articulation des thèmes au poil
métaphores charpentées, un régal.
Pas faire le mariole –
me reste le lot de consolation,
la boîte de Meccano.

Pour transcrire
– sur feuilles 21 x 29,7 –
gestes, habitudes, réflexions,
monte et démonte, interpole
des bribes, des notules,

jusqu’à… »