Juste un loup-garou sous la semelle des siècles

J’avais marché longtemps de châteaux en châteaux
sur la grande route des forêts de décembre
je portais un loup-garou dans le sac à dos
ce loup s’appelait poésies d’Arthur Rimbaud
il aurait très bien pu s’appeler autrement
les voyelles servaient de bois pour me chauffer
les flammes se miraient au sillage des bateaux
aux cargaisons d’étoffes de semelles de vent
je gravais d’une lame éphémère des mots
chargés d’ondes neuves de patience et de tempêtes
dans la grande clarté des soirs qui se souviennent
et je mangeais debout de la viande séchée
c’était un nouveau jour dans un putain de siècle