Le grand vent ne prend pas de gants
Je mettrai des mains sur la barque des mensonges.
On allait s’y noyer mais des mains sont venues
(les mains ne mentent pas).
Je ne sais plus lesquelles il y en avait tant,
toutes pendues aux doigts de la première étoile,
celle que les bergers attachent à leurs rêve
afin de reconnaître chaque cairn du voyage.
La lumière du matin se pose sur la table.
C’est une aube où tout s’arrête (un fond de cale)
dans le noir du café (les bateaux sur la berge)
les miettes de brioche (grimper au mât pour voir plus loin)
les restes de frissons (la grand-voile encore une fois)
de la peau les caresses (l’écueil inévitable)
on sait que c’est fini (un appel de détresse)
on attend sur le quai (oui le doute à bon dos).
Attendre quoi ? On sait bien que
c’est toujours une parole,
celle qui ne s’enrayerait pas
quand les mains ne savent plus parler,
celle qui ne pèserait presque rien,
une plume sur la langue.