« Plus on aimera trop
Moins ce sera assez » (Julos Beaucarne)
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Ah ces corps, éternels nouveaux mondes à explorer,
patiemment, dans une lenteur de silence d’église,
mais délivrés de tout espoir
comme dans la volupté de l’enfer.
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Lu cette pub sur internet : « Écrivains, l’intelligence artificielle est là pour vous aider. »
Eu envie de crever dans un vieux tuyau rouillé.
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Nous avions fait un feu une nuit de lune.
C’était le feu d’un pari improbable.
Un de ces feux qui compte dans la nuit de nos vies.
Tout à coup, elle s’émerveilla de voir dans les braises,
Très nettement, un visage, une gueule de bête…
Je ne voyais rien du tout
Mais je m’émerveillais quand même.
(La relativité des regards nous fait douter de la réalité
Mais ça ne prête pas à conséquences.)
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Le son du torrent et des oiseaux comme un chant
celui de l’identique émerveillé,
d’une présence soutenue,
et les feuilles mortes qui s’envolent au vent du nord
comme des danses jamais pareilles mais tellement déterminées,
et le souffle des mots toujours hésitants,
seule incertitude dans ce tableau.
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Dans la manif, ces beaux visages
qu’on n’avait pas vus depuis des ans,
visages vieillis, creusés de rides,
et de regards comme des flammes
courant alertes sur l’eau du temps.
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N’aurais donc été que l’improbable et furtive impression
d’une illumination théâtrale ?