Promenades autour de chez moi d’Olivier Hervy, Denis éditions. (Suite et fin)
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Après une virée hier en fin de chronique au petit parc Turpaud (« Tout petit, le parc Turpaud, la vraie promenade c’est de s’y rendre ») et avoir baguenaudé des deux côtés du passionnant boulevard Guy Chouteau (« Du nouveau à la pharmacie du boulevard Guy Chouteau : on peut désormais essayer les bas de contention. ») on s’intéresse au petit train Cholet-Clisson («C’est un peu le train électrique de mon enfance celui-là. Il longe lentement un paysage immobile. »), à l’étang des Noues (qui a un nom ridicule mais «le dimanche après-midi à l’étang des Noues, c’est le bord de la mer en août.») et à la forêt de Nouaillé (« Ici rien n’a changé depuis des millénaires s’émerveille le père de famille en garant sa nouvelle voiture sur le parking de la forêt.»).
Le petit parc, le boulevard, le petit train, l’étang et la forêt deviennent des personnages à part entière, des âmes auxquelles on s’attache et qui s’attachent à nous comme si elles avaient trempés leur pied dans le Milly de Lamartine (
objets inanimés avez-vous donc une âme…). Ils ont l’exploit modeste et l’ambition réduite (« J’ai encore réussi ! dit le petit train hors d’âge qui entre comme chaque soir dans la gare de Cholet »). Ils défient le temps (« Impossible de lire l’heure au soleil, dans la forêt de Nouaillé. À peine arrivé, on est là depuis toujours. ») et l’espace (« Avant il y avait des arbres partout, me dit un habitant de Nouaillé. Depuis je ne marche plus dans les rues, mais dans une forêt rasée.»). Et l’air de rien, sans y toucher, flirtent avec une sagesse universelle : « Comme la mer ou la montagne, la forêt est partout la même. C’est le secret des grands paysages : fasciner par monotonie. »
Et tout ça pour 4 euros, chapeau l’éditeur.