Si je porte à mon cou… l’odeur d’une chanson
C’est à cause de l’écho de quelques initiales
C’est une écharpe pâle embarquée dans les flammes
Un foulard de soie bleue, un parfum pénétrant
Les crépuscules fauves, les brûlures des âmes
Ce parfum d’un instant, flacons et tas de cendres
Le désir et l’ennui se lèvent de concert
S’attachent aux mailles fines de ces dentelles
Jetées dans le désordre d’une chambre d’hôtel
On retient de ses fibres la douceur inondant
L’étendue, l’éphémère, tous les soirs d’une vie
Les chambres aux étages, les matins qui repeignent
En clair les draps froissés des braises refroidies
Reste à jeter dans la dérive des cieux fades
La tasse de café qu’on a juste entamée,
Qu’on finira jamais, qui finit dans l’évier
Où le regard se perd mais protège quand même
À travers temps ce goût qu’on garde sur la joue
Quand l’empreinte des voix avant l’heure se dénoue.