Un petit point rouge dans le coin d’un tableau
Il avait dormi dans le fourgon
près d’un étang qui lui rappelait
les tableaux désuets de Corot
qu’il aimait tant au temps des vingt ans
roulé dans son duvet
il songeait aux moments de sa vie
aux saisons qui repassent sur l’écran
et s’écoulent comme les grands fleuves
En plein cœur du sommeil et de la nuit
il fut réveillé par une pluie
dont la tôle amplifiait le son des gouttes
donnant l’illusion que cette légère averse
ressemblait à un violent orage
il était conscient du phénomène et pensa
un moment à cet effet d’amplification
d’une dérisoire ondée aux échos de rien
et à la représentation que nous avons
des éléments qui nous affectent
puis il se rendormit
Au réveil il vit un peu de brume
s’élever au-dessus de l’étang
quelques gouttes d’un moment de vie
qui revient tel l’été puis coule comme l’eau