« Écho : Or nous voilà bien partis ! / L’alcool le rythme l’inspiration ? / Qu’importe ! / Petit poisson deviendra grand / petit poison deviendra fiole ! ». Hervé Merlot figurait donc après Jean-Pierre Lesieur parmi les premières grosses prises d’une revue qui découvrait la poésie, son milieu, son écosystème… Gros Textes entamait sa troisième année.
Roland Nadaus faisait aussi une brève apparition. Et puis ces auteurs très présents dans les revues durant quelques années et disparues sans laisser de traces, autrice ici, Sylvie Bruscoli dont j’aimais bien l’écriture ciselée dans une mélancolie de l’instantané : « Six heures trente. / Salle de bain. / Pupilles dilatées par les rêves. / L’air d’un zombie devant ta glace. / Ta honte… Faire face. / S’emparer de la réalité / et, pour bien commencer ta journée, / doucher tes enthousiasmes subversifs, / tes transports de songe creux. »
Et puis un hurluberlu complètement déjanté, auteur metteur en scène d’interventions en théâtre de rue, venait juste d’inventer le cubiténisme et en donnait une définition (tentative de), parmi des foules d’autres, dans nos pages : « Le cubiténisme se situe entre la plume et la chatouille sous les pattes de mouches, sur la pointe des poils, dans le premier symptôme de l’éternuement, entre les lèvres des sourires, entre la peau et le soleil, entre le trou et la chaussette, dans les miroirs, dans le hasard, dans l’impalpable poudroiement des égards… Le faucheux est l’animal symbole du cubiténisme. Son épée est un poil. »