Je ne me souviens pas de Eva, chanteuse franco-allemande qui interprétait magnifiquement (à donner des frissons, vraiment je ne déconne pas) dans les années 60 des chansons de Barbara dont elle était très proche (« dis quand reviendras-tu ? ») ou Francis Lemarque (« Où vont les fleurs ? »). Je ne me souviens pas qu’en l’écoutant, je devais avoir 10 ans, j’avais le cœur battant, je ne sais pas si c’était à cause de sa voix ou de ses yeux. Je ne me souviens pas que Brassens, Vignault ou Reggiani tenaient à l’avoir dans leurs premières parties. Je ne me souviens pas que son cœur s’est arrêté de battre le 10 mars 2020. Il faut dire que je crois qu’aucun média n’en a parlé…
Comme un oiseau qui vole et virevolte
Et qui va et qui vient sans jamais se poser
Nos souvenirs resurgissent et s’envolent
Pour retomber dans la nuit du passé
Le long de la rivière je me penche au-dessus de l’eau
Je reconnais les pierres nos îles sous les roseaux
Nous devions ensemble faire voguer le bateau
Qui nous menait d’Irlande jusqu’à San Francisco
Comme un oiseau qui vole et virevolte
Et qui va et qui vient sans jamais se poser
Nos souvenirs resurgissent et s’envolent
Pour retomber dans la nuit du passé
Le long de la rivière je me penche au-dessus de l’eau
Le ciel de mon enfance se couvre de nouveau
Je vois les nuages et des enfants perdus
Qui s’aiment sous l’orage un soir et jamais plus
Comme un oiseau qui vole et virevolte
Et qui va et qui vient sans jamais se poser
Nos souvenirs resurgissent et s’envolent
Pour retomber dans la nuit du passé
Le long de la rivière je me penche au-dessus de l’eau
J’aperçois nos visages de très loin de très haut
Je verse une larme qui va troubler les eaux
Elle froisse notre image qui s’efface aussitôt