Je ne me souviens pas de Renée Claude ni de cette envoûtante chanson au titre énigmatique « la ville depuis ». Les paroles sont de Clémence Desrochers. Je ne me souviens pas non plus de Clémence Desrochers.
Le 12 mai, ici on commençait à se déconfiner tandis qu’à Montréal Renée Claude s’éteignait.
Pour moi le 12 mai fut un beau jour pour revenir sur mes pas chercher quelque chose, aller dormir au bord d’un lac un soir humide et songer à tout ce que ça a bien l’air que c’est cassé et dont on ne se souvient pas très bien.

 

« Adieu, adieu, Bertha la ronde
Qui jacassait sous les paliers
Tu pourras dire à tout le monde
Ça m’a bien l’air que c’est cassé
Mon amour a pris sa débarque
Du haut de la Place Ville-Marie
J’en porte encore toutes les marques
Surtout un vertige infini

Il flottait des drapeaux en bas
La même ville, les mêmes rues
J’ai eu peur de tomber dessus
Mais j’ai gardé le vide en moi
Quand je veux noyer mon chagrin
Je vais me perdre chez Eaton
On ne voit jamais pleurer personne
Sur le comptoir des magasins

Je prends la vie d’un peu moins haut
Je me promène au cimetière
Et je rappelle à ma misère
Qu’elle ne pourra pas faire vieux os
Adieu, adieu, Bertha la ronde
Qui jacassait sous les paliers
Tu pourras dire à tout le monde
Ça m’a bien l’air que c’est cassé. »