Je ne me souviens plus si tu es partie devant
ou si je dois t’attendre
Sur le chemin je t’ai rêvée
à même la pente, les versants enneigés,
plus loin que les hivers, la noirceur des sapins,
plus loin que l’éclat des midis, dernières feuilles
écrasées sous nos pas qui se fondent à la nuit.
Note bien qu’on a la carte, l’itinéraire
un peu flou, les visages approximatifs.
Alors accrochons-nous aux roues de la charrette.
Oui, disons qu’on va faire un voyage à l’ancienne.
Les mouchoirs des départs dorment dans nos armoires.
L’éternité des solitudes colle son timbre
pour les étoiles et danse avec les poissons d’or.
J’ai soif de cimes et d’écuries, de refuges,
d’auberges, de forêts, de balades en novembre
de plonger dans des corps, souvenirs de comètes.
Les poèmes couleront comme on respire ensemble.
On posera nos souliers là où le chat ronronne.
La voix venue de loin niche dans notre gorge
entre le cri d’un saxo triste et les vieux chants
où glapissent nos langues comme de petits chiens,
colchiques et narcisses. Si tu veux prends ce rêve,
déguste-le avec un aigle et un serpent,
une galette de lac vert.