La trace des géants

Parfois, peut-être souvent
on surprend le vieux bonheur
qui tient entre ses doigts un murmure d’asphodèles
un glissement d’aile dans l’intime du monde.

Parfois, peut-être souvent
on tient le désastre à l’écart
on écoute l’hermine des sentiers féconds
le désir assouvi des bêtes à l’abreuvoir.

Parfois, peut-être souvent
on partage simplement la joie et la tristesse
un peu de vin rouge nous vêt de fièvre et de courage
on a trempé nos mains dans l’aubépine des merveilles
et les mots nouveaux sont des écharpes sur la blessure.

Parfois on arrête de se taire
notre présence se dresse au-dessus des blés
coquelicots et bleuets en bandoulière
parfois on survole la terre
à belles enjambées.