Rentré du petit bois aujourd’hui
pour les départs de feu bientôt dans le poêle.
Tenu petit bois dans mes bras à le bercer
presque comme on berce enfant au départ de ce truc
qui pourrait être flamboyant : la vie.
*
Rentrer du bois, j’aurais fait ça toute ma vie.
Qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre au fond ?
*
Il suffit de peu,
le coffre où ton grand-père
rangeait toutes ses affaires
toute sa vie, les fringues, les papiers, les secrets,
et que ton beau-fils a sorti de la cave
pour l’amener à la décharge
(ben oui 50 ans qu’il encombrait la cave
ce coffre vide qu’on ne remplira jamais plus)
il suffit de ça, un coffre en bois qu’on embarque
dans le coffre d’une bagnole
pour que quelques feuilles rouges
se détachent du cerisier.
*
Je voulais juste mettre quelques anciens rêves à réchauffer
et puis j’étais distrait, et voilà c’est tout cramé.
*
Bien veiller à ce qu’aucun de nos pas ne mette en péril
l’équilibre précaire de cet univers. Ce sera déjà ça.