Les arbres sont des êtres remplis de savoir vivre et de profonds secrets que le vent et la pluie jettent dans les fossés.
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Je vais souvent respirer dans cette pièce remplie à ras bord de livres fermés sur eux-mêmes d’où ne parviennent pas à s’échapper ces bulles de mots, ce tumulte compact de vies et des pensées, de signaux étrangers ou familiers, les traces compactes des bêtes que je n’aurai pas de temps de pister. À peine les respirer.
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Un matin de janvier
aller à la décharge avec sa fille
jeter un canapé, une table basse,
un siège auto et des tas de bidules
plus ou moins disjoints
de moments de vie
qui ne vibrèrent qu’un temps,
de l’obsolète, du plus valable
de l’ordinaire remplaçable
Penser à dire le pincement au cœur
au moment de les jeter dans la benne,
la goutte de mélancolie qui va se nicher
dans les moindres recoins du temps.