Les sourires sont aussi des questionnements cosmiques

C’est un sourire qui saigne un peu sur le papier,
qui prend place dans la voiture de fortune.
C’est l’heure du départ, je suis à vos côtés,
l’heure qui se répète, la réserve des songes.

Je sais tout ce qu’il a fallu jeter au ciel.
Je demeure fidèle aux bancs de ses jardins.
Je dis : « au diable les impératifs d’horaires »,
le sourire est toujours à l’heure au rendez-vous.

Il surveille ronfler les moteur des désirs,
le sourire profond, dessiné délicat
au bord des lèvres, au brillant de l’œil mouillé,
à la tension infiniment douce de la joue,
tous ces détails qui ont pris place dans l’habitacle,
destination l’autre côté de l’univers
où sont les secrets des montagnes, des clochers.

Mais la voiture s’est arrêtée, vous étiez belles.
On ne connait pas l’origine de la panne.
On aura beau chercher cette clé à molette,
et tous les outils, ça ne repartira pas.

Je demande s’il est utile de relire
les poèmes boiteux que je n’ai pas écrits,
qui reposent à jamais
dans la mousse des nuits.