« Jean Rustin, la vie échouée » de Michel Bourçon, éditions la tête à l’envers.
https://www.editions-latetalenvers.com/Rustin_la_vie_echouee.IB.htm

Ils nous regardent à jamais ces êtres d’infra humanité surgis de quelles profondeurs abyssales pour imprégner une surface poisseuse. Ça sent le corps brut, fripé, le sperme, le ciel gris ourlé de roses et de bleus salis, la respiration lente, l’attente sans fin. On exhibe le sexe et les monstruosités modestes, presque ordinaires, la nudité originelle impudique que la société
n’effleure qu’à peine. Ils se sont désunis du monde et nous regardent (semble ne savoir faire que ça) dans le marécage des miroirs, plongés dans une vie de vase et d’algues sombres.

Michel Bourçon écrit des textes brefs à partir de 14 toiles de Jean Rustin et c’est bouleversant.

« Ce monde se résume à un lit, une chaise, un plancher, des murs nus, une porte entrouverte, une chambre, laissant à celui qui ose regarder, le soin de saisir ou d’ignorer ce que ces hommes, femmes ou enfants, font ici, dont l’apparence semble nous dire : c’est déjà dur de vivre, comprenez ce que vous pouvez, voici ce que nous sommes et ce que vous êtes, vous avez passé tant d’années à côté, maintenant vous voyez ! »