« Partir » de Flora Delalande, illustrations de Sarah Voisin, éd. Donner à voir (http://www.donner-a-voir.net/index.html)

Voilà, tout est prêt, on est sur la case-départ même si avec tout ce qu’on emporte avec soi, ce gros sac de souvenirs, on sait bien qu’on ne part pas vraiment, on fait semblant, mais c’est pareil. Pour boussole on a la voix qui racontait le monde, on ne la comprenait pas très bien, on ne sait pas trop si la finalité de tout ça est l’envie d’arriver ou celle de revenir. Mais on aura toujours pris l’air.

« Prendre l’air » de Jean-Claude Touzeil, photos d’Yvon Kervinio, l’Aventure Carto éditions, (http://biloba.over-blog.com/2021/01/prendre-l-air.html)

C’est une trentaine de haïkus et de photos qui nous emmènent dans des cirques aux quatre coins du monde avec ces artistes qu’un petit monde de l’art tient à distance, clowns blancs et acrobates, équilibristes et dompteurs, on prend un grand bol d’air d’un passé qui ne passe pas, quelque chose de suranné en noir blanc, années d’efforts et de rigueur, de précision et d’énergie folle pour ces acteurs du grandiose dérisoire, du sourire grave. Alors on retient son souffle comme quand on était petit.

 

Indéfiniment

les chutes du Niagara

silence absolu

 

 

 

 

PS : Dans « Prendre l’air », il y a des éléphants qui lèvent la patte. Il est possible que les animaux dans les cirques ce soit mal. Je n’en sais rien. Quand j’ai reçu l’ouvrage de Jean-Claude Touzeil, je venais juste de terminer tout ému de lire « Un éléphant ça danse énormément » d’Arto Paasilina, l’histoire de la relation d’une éléphante de cirque avec sa dompteuse, un roman qui se lit sans trop réfléchir comme on regardait bouche bée les numéros de la piste aux étoiles.