Poème à coucher dehors
Et si le poème se mettait à monter enfin
maintenant que notre bouche se dégrafe.
Non ce serait trop beau.
On sait que dansent les phrases dans sa tête lointaine.
On garde ses pensées comme des moutons
dans des pentes abruptes.
Aucun chien ne viendra les rassembler le soir à l’enclos
tandis que rôdent les loups
dans ce sang qui tape les tempes.
Le constat sera sans appel.
À vouloir se montrer
le poème s’est perdu
dispersé
comme ces traces de moutons
qui ne mènent nulle part.
Il traînera ses semelles
son mal de vivre
d’aimer en vain
les paroles et les rires
allant à tout venant
dans la mêlée des nuits.
Il dormira dehors
après avoir brouté
quelques brins d’herbe qui
n’intéressaient personne.