Puisqu’il faut bien parler de quelque chose

C’est une nuit peuplée d’étoiles où l’on pêchait
des merveilles dans la paille, la laine rêche,
la paillasse aux oiseaux picorant nos erreurs
une nuit de cabane ouverte à toutes ruines,
un air ensorcelé flottait sur nos étreintes.

Elles étaient pleines de terre, de fausses notes,
lames de verre brisé mais c’était les nôtres,
étendues dans des voix de pays inconnus,
un paysage qu’on voulait rendre léger
malgré la balafre et le spectre des prisons.

Dans la robe noire des marées, nous parlions
du feu des astres qui décline lentement

du velours lisse de la nuit qui nous prenait
nous berçait, nous racontant éternellement
les vieilles légendes où l’on pêchait des débris
de passions dépassées, d’amarres détachées.

Il était déjà l’heure de vivre d’autres vies.