Seul un restant de vie entend *

C’est comme un étang la dentelle des jours
Ici plane le chant un feu dans la cabane
Où l’histoire se déroule dans la pénombre
D’un poème incertain délivré à voix basse
Gravé dans l’éboulis de l’air quand son auteur
Prend bien garde de ne surtout rien oublier
Et qu’il se sent comme porté par cette ronde
Des travaux minutieux des lettres vagabondes
L’éblouissement des gestes du quotidien
La lame de couteau qui pénètre la terre
Et le jour va baissant la musique s’estompe
On se regarde dans la faïence des ombres
Et si le cœur est ébréché
Une berceuse improvisée
Mélodie familière
Viendra tendre son voile
Sur le banc près du poêle.

* Fernando Pessoa