Dans ce numéro arrivaient Armand le Poête et Patrick Dubost : « ELLE CRIE / FAIS-MOI LA TORTUE / FAIS-MOI LA TORTUE / ET MOI JE FAIS / CE QUE JE PEUX »
Isabelle Lebastard se prenait pour une poule : « COMPLAINTE DU POULAILLER // Mon quotidien / c’est de la boue grattée / Ma vie / c’est une patte cassée // Je devrais avancer par étapes / petites étapes / grands échelons / sauter me fait peur // J’ai jamais été un échassier / je suis une poule / agrippée à son perchoir / et je crie pour qu’arrive le jour. »
On riait toujours un peu jaune noir avec Max Laire :
« Comme compagnon il choisit le doute et trouva la bonne route.
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Elle est moi parlions, sachant que chacun s’adressait à une vision.
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Dans la fleur fanée de l’âge, il regarde mélancoliquement des boutons de rose non éclos.
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Hier, ma voiture s’est couverte de sable provenant du Sahara. Et pourtant, j’étais déjà assez
seul. »
Et puis aussi ces vers d’Yves Heurté qui résonnent longtemps :
« Tu t’endors chaque soir,
à la douceur des lampes.

En ton demi-sommeil
tu maudis les soldats
et les femmes violées
sous les guerres, là-bas.

Ton cri t’éveille enfin
mais ta lampe est si douce
que tu ne crois plus rien,
que tu ne veux rien croire… »