Ne t’en fais pas, je cherche le fond de l’histoire
moi aussi, un wagon d’oiseaux de musiciens
assoupis sur la paroi tout contre le cœur
des myosotis et la mousse sur les pierres.

Ne t’en fais pas, nous parviendrons à rassembler
toutes les fins du monde dans un rêve pur
une pluie de trompettes un parfum de lys blancs
un élan bûcheron une pinte de bière.

Ne t’en fais pas, nous saurons détourner la peur
au bruit des voix des orgues et des fêtes sans fin
un café dans la nuit et nos pas qui se traînent
dans la chaîne des désirs du bonheur en retard.

Ne t’en fais pas, je connais le grelot de l’aube
nous avons fait provision de sommeils limpides
à la surface des glaciers où les phalènes
déposent leur ultime cri dans le décor.

C’est dans un hiver tamisé de bienveillances
que nos corps en jachère ouvriront la fenêtre
nos sacs seront prêts sur le lit depuis longtemps
pour ne pas manquer le délicat rendez-vous
des lèvres et des routes, d’une aile et de l’attente.